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Accessibilité et inclusivité : les deux piliers d’un UX design responsable 

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Icones de handicap sur des cubes de verre carrés avec espace de copie

L’accessibilité numérique et l’inclusivité sont aujourd’hui deux exigences clés d’un UX design responsable. Si la première vise à garantir l’accès aux contenus pour les personnes en situation de handicap, la seconde adopte une approche plus large, intégrant dès la conception la diversité des usages, des contextes et des profils. 

Au-delà de la conformité, combiner accessibilité et inclusivité permet de concevoir des expériences plus efficaces, durables et éthiques. Ce guide propose un éclairage opérationnel sur ces deux notions, leurs complémentarités, et les bonnes pratiques à adopter pour les intégrer durablement dans une démarche UX. 

Accessibilité et inclusivité : Deux concepts distincts, une même ambition 

Avant de pouvoir les intégrer efficacement dans une stratégie de conception, il est essentiel de bien distinguer les notions d’accessibilité numérique et d’inclusivité. Toutes deux visent à élargir l’accès aux services numériques, mais elles reposent sur des logiques différentes : l’une est technique et encadrée, l’autre est volontaire et systémique. 

L’accessibilité numérique 

L’accessibilité numérique désigne la capacité d’un site, d’une application ou d’un service en ligne à être utilisé par toutes et tous, y compris les personnes en situation de handicap (visuel, moteur, auditif, cognitif…). Depuis le 11 février 2005, en France, elle s’appuie sur le Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA), qui transpose les critères internationaux des WCAG 2.1, avec des exigences claires en matière de contraste, navigation clavier, hiérarchie des contenus ou compatibilité avec les lecteurs d’écran. 

Bon à savoir : L’entrée en vigueur de l’European Accessibility Act le 28 juin 2025 étend ces obligations à de nombreux services numériques du secteur privé dans toute l’Union européenne jusqu’ici peu concernée  : plateformes de commerce en ligne, services bancaires, transport, bornes interactives …   

Cette approche vise avant tout la conformité technique à des normes définies, avec des audits, des obligations de déclaration et des indicateurs précis à suivre. Elle est encadrée par la loi et s’inscrit dans une logique de responsabilité légale et opérationnelle. 

L’inclusivité numérique

L’inclusivité, quant à elle, dépasse la seule question du handicap. Elle désigne une démarche volontaire d’ouverture à la diversité des usages, des contextes et des publics, intégrée dès les premières étapes d’un projet UX. Cela inclut par exemple : 

  • des profils utilisateurs variés (personnes âgées, non francophones, primo-accédants au numérique, etc.) ; 
  • des contextes d’usage spécifiques (mobilité, conditions matérielles limitées, temps contraint…) ; 
  • des contraintes cognitives ou sociales invisibles, mais réelles (faible littératie numérique, surcharge mentale…). 

L’inclusivité ne repose pas sur des obligations normatives, mais sur une posture éthique et une volonté d’équité. Elle implique une remise en question des biais implicites dans les parcours, le langage, les visuels, ou encore les interactions. Elle concerne autant le design que les contenus, les messages ou les modalités de support. 

Une articulation nécessaire 

En résumé, l’accessibilité numérique garantit un socle technique minimum pour ouvrir l’accès aux personnes en situation de handicap. L’inclusivité, elle, élargit la perspective en anticipant des besoins moins visibles, mais tout aussi importants. L’une s’impose, l’autre s’engage. 

Dans une démarche de UX design responsable, ces deux leviers sont indissociables : l’accessibilité réduit les obstacles, tandis que l’inclusivité valorise la diversité. Ensemble, elles permettent de concevoir des services plus justes, plus durables et mieux adaptés aux réalités d’usage. 

Pourquoi combiner accessibilité et inclusivité en UX design 

Intégrer à la fois l’accessibilité numérique et l’inclusivité dans une démarche UX devient donc une stratégie concrète pour concevoir des interfaces plus performantes. 

Les bénéfices utilisateurs 

L’accessibilité numérique permet de lever des obstacles structurels dans l’usage des interfaces : navigation clavier, lecture par synthèse vocale, respect du contraste, hiérarchie visuelle… En facilitant l’accès pour les personnes en situation de handicap, elle améliore l’expérience pour l’ensemble des utilisateurs, notamment dans des contextes de contrainte (mobilité réduite, faible luminosité, stress cognitif, etc.). 

L’inclusivité, quant à elle, anticipe une diversité de situations et de profils utilisateurs dès la phase de conception. Elle prend en compte les personnes âgées, les handicaps temporaires, les primo-accédants au numérique ou encore les personnes en situation de vulnérabilité cognitive ou sociale. Elle touche aussi aux contenus eux-mêmes, avec une attention croissante portée à la clarté des messages et à une écriture plus inclusive dans l’UX, contribuant à une expérience plus accessible à tous les niveaux. 

Les avantages business 

Concevoir des services numériques accessibles et inclusifs ne relève pas seulement d’un devoir de conformité ou de responsabilité. C’est aussi un levier de performance stratégique. 

En élargissant la base utilisateur, une interface inclusive peut toucher des segments de population souvent négligés, cependant nombreux. Elle réduit les taux d’abandon, améliore la satisfaction, et renforce la fidélité. En intégrant ces enjeux dès la conception, les entreprises renforcent leur positionnement en tant qu’acteurs responsables, soucieux de l’impact social de leurs produits et services. Cette dynamique participe à créer une marque plus cohérente, plus fiable, et plus durable dans le temps.

Bon à savoir : 

Les interfaces les plus simples et intuitives sont généralement celles qui répondent aux standards d’accessibilité... pour tout le monde. En résumé, l’articulation entre accessibilité et inclusivité ne relève pas d’un luxe ou d’une option. C’est un facteur de différenciation durable dans un environnement numérique de plus en plus exigeant. 

Bonnes pratiques UX pour un design à la fois accessible et inclusif 

La mise en œuvre d’un UX design réellement responsable passe par des choix concrets à chaque étape du projet. Il ne s’agit pas seulement d’ajouter des correctifs en fin de parcours, mais d’intégrer dès l’amont les critères d’accessibilité et les principes d’inclusivité.  

S’aligner sur les standards techniques reconnus 

Le respect des critères WCAG 2.1 (Web Content Accessibility Guidelines) constitue la base d’un design accessible. Ces normes internationales sont structurées autour de quatre grands principes : les contenus doivent être perceptibles, utilisables, compréhensibles et robustes. 

Cela implique par exemple : 

  • des contrastes de couleur suffisants ; 
  • une hiérarchie logique de l’information ; 
  • une navigation au clavier fluide ; 
  • des alternatives textuelles aux contenus visuels et audio. 

Ces critères sont intégrés dans le RGAA en France, et constituent un socle légal pour les services publics comme pour les entreprises privées. 

Intégrer les principes de la conception universelle 

L’inclusivité repose sur les fondements de la conception universelle, c’est‑à‑dire une approche qui vise à concevoir des produits utilisables par le plus grand nombre, sans nécessiter d’adaptation spécifique. 

Parmi ces principes, on retrouve : 

  • l’usage équitable : accessible à tous sans stigmatisation ; 
  • la flexibilité d’usage : prise en charge de différentes préférences et capacités ; 
  • la tolérance à l’erreur : limiter les conséquences négatives des mauvaises manipulations ; 
  • l’effort physique minimal : interactions simples, économes et intuitives. 

Ces lignes directrices permettent d’élargir la portée de l’expérience utilisateur bien au‑delà des seuls cas de handicap. 

Adopter une démarche proactive et intégrée 

L’accessibilité et l’inclusivité ne doivent jamais être pensées comme des contraintes ajoutées en fin de projet. Elles doivent être intégrées dès la phase de cadrage fonctionnel, documentées dans les cahiers des charges, vérifiées lors des tests utilisateurs, et monitorées dans la maintenance évolutive. 

Une approche « surcouche » génère inévitablement des coûts, des incohérences et une perte de cohésion UX. À l’inverse, une démarche intégrée dès l’origine favorise une meilleure cohérence globale, tout en réduisant les corrections tardives. 

Concevoir pour des contextes réels, pas idéaux 

L’expérience utilisateur ne se déroule jamais dans des conditions parfaites. Il est donc essentiel d’anticiper la diversité des situations d’usage : fatigue visuelle, navigation en mobilité, accès via clavier ou écran tactile, usage sous stress cognitif… 

Des ajustements simples, mais décisifs, permettent d’augmenter l’accessibilité et l’inclusivité d’une interface : 

  • offrir une navigation alternative au clic (via clavier ou commandes vocales) ; 
  • garantir un contraste suffisant et des tailles de texte adaptables ; 
  • privilégier une lisibilité optimisée (typographie, interlignage, structuration) ; 
  • simplifier les parcours cognitifs, notamment en évitant les surcharges informationnelles ou les formulations ambigües. 

Mise en œuvre concrète : processus et outils 

Pour qu’une démarche UX réellement accessible et inclusive produise des résultats durables, elle doit reposer sur des outils adaptés et une montée en compétences des équipes.  

Impliquer les utilisateurs finaux dès la conception 

Le premier levier d’inclusivité réelle consiste à intégrer des profils variés dans la conception des interfaces. Cela passe par des ateliers de co‑design avec des utilisateurs représentatifs de la diversité des usages : personnes en situation de handicap, seniors, personnes en situation de précarité numérique, etc. 

En testant les prototypes dès les phases amont avec ces publics, les équipes identifient des points de friction invisibles dans un parcours standardisé. Cette démarche de co‑conception inclusive est un facteur de qualité fonctionnelle et de pertinence UX. 

Les outils pour tester et corriger l’accessibilité 

De nombreux outils permettent de vérifier la conformité des interfaces aux standards d’accessibilité : 

  • Wave pour détecter automatiquement les erreurs courantes (structure HTML, contraste, attributs ARIA…) ; 
  • Color Contrast Analyzer pour tester les contrastes en conditions réelles ; 
  • lecteurs d’écran (JAWS, NVDA, VoiceOver) pour simuler la navigation avec assistance technologique. 

Ces solutions sont précieuses en phase de maquettage, mais doivent toujours être complétées par une analyse humaine contextualisée. 

Les outils pour renforcer l’inclusivité des contenus 

L’inclusivité concerne aussi les textes et les micro-interactions. Pour affiner les contenus et UX writing, certains outils permettent de : 

  • vérifier la lisibilité et la clarté du langage (ex. : Hemingway Editor) ; 
  • contrôler les biais et la neutralité linguistique 
  • s’appuyer sur des ressources pédagogiques issues des WCAG pour éviter les formulations ambiguës, le jargon ou les trop-pleins informationnels. 

Former les équipes pour pérenniser la démarche 

Enfin, aucune stratégie d’accessibilité ou d’inclusivité ne peut réussir sans un effort structuré de formation. Designers, rédacteurs, développeurs, chefs de projet — toutes les parties prenantes doivent être sensibilisées aux enjeux, outillées sur les méthodes et alignées sur les objectifs. 

Mettre en place des modules de formation interne, des référentiels partagés ou des binômes référents permettent de diffuser une culture de l’accessibilité au sein de l’organisation. C’est le seul moyen d’ancrer ces pratiques dans la durée, au-delà des obligations ponctuelles. 

GDA accompagne les entreprises dans la mise en place de stratégies UX accessibles et inclusives. Audit, conception, formation, mise en conformité : contactez-nous pour construire un numérique plus responsable. 

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